
Mes couteaux naissent de la Terre par les matériaux qui les composent (acier) et les façonnent (charbon). Ils prennent une dimension plus aérienne et chaleureuse avec les bois dont ils sont habillés. Anciens amortisseurs de voiture, pour la plupart, en voix de reconversion ; ce qui me fascine le plus est la danse de la matière entre le marteau et l’enclume, animée par leurs rythme.
Intrigué par le métal dès le plus jeune âge et surtout par la façon de le modeler à la forge, c’est à 25 ans que je fis mes premiers essais. Entre cette période et aujourd’hui, de très belles rencontres se sont présentées sur mon chemin dont une décisive. Claude Duteuil (forge Toutomarto), m’a pris sous son aile, me transmettant sa technique qu’il a acquise en travaillant avec Uri Hofi.
Technique basée sur la réflexion, au service de l’efficacité et de la bienveillance du corps. Elle eu d’autant plus de sens et d’impact en moi que je découvrais le Taï-chi à la même période. Mon travail ne témoigne non pas que d’une performance mais d’un tout, alliant rythme de vie, échanges, sensibilité de matières et de ses lignes, souplesse, force intérieure et bien d’autres mots.
Quant aux bois, j’aime le terme de « bois de rencontre ». Ceux que j’utilise sont soit des bois exotiques (rarement) ou chutes de menuiserie, que des personnes m’ont donné. Soit des bois que mon père ou moi-même avons cueillis en Saône-et-Loire.
Crédit photo : Guy Villerd